
De mémoire d’Arctiste on n’avait jamais vu cela ! Une fouine installée sur le portail d’une église !
Au delà des questions sur sa présence en ce lieu, de multiples voix s’élevèrent : "Pauvre bête elle est perdue." ," C’est un carnassier, ça fait des dégâts dans les greniers."
Mais cet animal peut-il être capable de tous ces forfaits ?
Tout d’abord présentons-le.
Un poitrail blanc remarquable dans un pelage uniformément brun (visible sur la photo), une queue représentant la moitié de son corps pour un animal pouvant atteindre les 55 cm, se déplaçant avec souplesse, nous étions bien en présence d’une fouine, famille des Mustélidés, animal très proche des belettes, blaireaux, loutres.

Cet animal solitaire, plutôt nocturne, pas totalement carnivore, est très opportuniste et s’adapte aux saisons en se nourrissant de fruits, oiseaux, petits mammifères (rats, souris, campagnols, musaraignes, mulots), déchets humains, charognes et même des circuits électriques des maisons (surtout par les jeunes qui en testent la comestibilité) !
L’accouplement a lieu l’été comme l’attestent ses sarabandes nocturnes dans les greniers, puis après un hiver en dormance, la femelle met bas au printemps . Si l’on ajoute à tout cela les incursions dans les poulaillers (car attiré par les œufs), il est aisé de le considérer comme un animal nuisible.
Pourtant il n’en a pas été toujours ainsi puisqu’à l’époque Gallo-Romaine, on l’utilisait dans les cités pour capturer souris et surmulots. De nos jours, il joue encore ce rôle, méconnu, de police sanitaire aux abords des habitations et rend un grand service en éliminant les rongeurs. Cet animal a donc sa place dans la chaîne alimentaire et contribue à l’équilibre de la biodiversité.
Seulement en tant qu’animal quasiment nocturne, il n’y a pas d’explication rationnelle sur sa présence.